Jean de la Fontaine est né en 1621 à Chateau Thierry. Après avoir commencé sa carrière comme avocat, Jean de La Fontaine s'installe à Paris et décide de se consacrer à la littérature. La publication du poème héroïque L'Adonis (1658) lui vaut l'admiration et la protection du surintendant Fouquet. Cadeau empoisonné, puisqu'en 1661, alors qu'il est en train de composer Le Songe de Vaux, Fouquet est disgrâcié, arrêté et-enfermé par le roi. La Fontaine est donc privé de son protecteur, et poursuivi par la disgrâce royale pour sa fidélité à M. Fouquet. Il juge alors prudent de s'éloigner de la capitale et part un temps dans le Limousin.
De retour à Paris, sa carrière reprend, avec, de 1664 à 1674, la publication des Contes, qui lui apporteront le succès.
En 1668, il publie Les Fables dont le premier recueil est destiné au dauphin. Empruntant des sujets à Esope, Phèdre ou encore à d'autres modèles (Pilpay, Abstemius...), il donne à ses petits récits une vie intense et un tour plaisant; on y retrouve l'habile et malicieux narrateur des Contes. Quant à la morale, elle n'est pas dogmatique (le dogmatisme est un penchant à affirmer quelque chose de façon catégorique): La Fontaine enrichit les préceptes traditionnels de ses réflexions personnelles et de son expérience de la vie. Sans pour autant être sa seule création, les Fables resteront incontestablement un chef-d'œuvre tant par la simplicité et le raffinement de la forme poétique.
Pour vivre, il se place sous la protection de la duchesse d'Orléans, de 1664 à 1672, puis s'installe chez son amie Mme de La Sablière, chez qui il restera de 1673 à 1693. Malgré les réticences de certains membres qui considèrent ces œuvres licensieuses, il est élu à l'Académie française en 1683. Il mène une vie mondaine assez brillante, fréquentant les écrivains les plus renommés de son temps : La Fayette, Sévigné, Boileau, Molière, Racine, La Rochefoucauld.
La Fontaine comme les auteurs Classiques du XVII, critique et s'en prend principalement aux défauts et travers humains. Le but de ces apologues, leurs visées sur le mode de la critique indirecte (satire), est de chercher à corriger et à améliorer le genre humain sans pour autant vouloir changer l'ordre politique établi comme le feront les auteurs des Lumières. Comme l'écrivait Molière il s'agit "de corriger les hommes en les divertissant".
Les deux dernières années de sa vie, cependant, il devient le protégé de M. et Mme d'Hervart, renonce à la vie mondaine, renie ses Contes et se consacre à la méditation. C'est dans cet état d'esprit qu'il meurt en 1695.