Né dès le XIVe s. en Italie, il met l’homme et ses capacités de connaissance au cœur de sa réflexion. Il s’appuie sur une redécouverte des textes de l’Antiquité, en opposition à la glose médiévale. L'humanisme s'interesse à tout ce qui peut emanciper l'homme de sa condition : éducation, ouverture sur le monde : tolérance et respect de la différence et des autres cultures à un moment où l'on découvre de nouveaux continents....
Principaux représentants : François Rabelais, Michel de Montaigne
A l’étranger : Thomas More (Utopia), Erasme (Eloge de la Folie)
En poésie, la Pléiade renouvelle les formes et la langue: introduction de l'alexandrin et du sonnet, en s’appuyant sur les modèles antiques, mais exploitant les richesses du français et le mettant à la portée de tous. (Joachim du Bellay, Pierre de Ronsard)
BAROQUE (FIN XVIE S. - DÉBUT XVIIE S.)
Réponse à l’instabilité du monde, l’esthétique baroque génère une littérature marquée par l’exubérance, l’illusion, le changement.
Principales tendances : histoires tragiques et burlesques (Paul Scarron) ; préciosité (Honoré d’Urfé, Madeleine de Scudéry) ; libertinage (Théophile de Viau, Savinien Cyrano de Bergerac) ; tragi-comédie (Pierre Corneille)
A l’étranger: Miguel de Cervantes (Don Quichotte) ; William Shakespeare
CLASSICISME (1630-1690)
Il reflète la volonté d’ordre souhaitée par le pouvoir absolu. Celui-ci entreprend de codifier les lettres (1635 création de l’Académie française par Richelieu), imposant un idéal de «bon goût» fait d’imitation des Anciens, de clarté et d’équilibre et un idéal moral avec « l’honnête homme ». L’Art poétique de Nicolas Boileau est son manifeste (1674).
Principales tendances : littérature morale et religieuse (François de La Rochefoucauld: Les Maximes , Jean de La Fontaine: Les Fables , Jean de La Bruyère: Les Caractères, Blaise Pascal : Les Pensées , Jacques-Bénigne Bossuet) ; tragédie «régulière» (Pierre Corneille, Jean Racine), « grande comédie » avec Molière. Leurs critiques dénoncent principalement s les moeurs et les travers humains en vue de les corriger. Il n'a pas cependant de remise en cause de l'ordre politique. A noter pour le genre romanesque : La Princesse de Clèves de Mme de Lafayette qui marque avec ce roman psychologique à succès les débuts du roman moderne.
LUMIÈRES (XVIIIE S.)
La philosophie des Lumières prône la croyance au progrès, au bonheur, à l’égalité des hommes, via la diffusion à tous du savoir (L’Encyclopédie). La littérature du «siècle des Lumières» est d’abord une littérature d’idées qui touchent tous les genres littéraires comme le montre l’œuvre emblématique de Voltaire. Souvent critique elle utilise de nouveaux registres comme l’ironie (Contes philosophiques, Les lettres persanes...)
Principales tendances : réflexion critique posant la question de l’ordre politique et social (Charles de Montesquieu, Voltaire, Jean-Jacques Rousseau); la vulgarisation scientifique (Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, 1751-1772). Siècle de la raison, le XVIIIe s. est aussi celui de la sensibilité, de l’exotisme. Y compris chez certains philosophes se développe une esthétique du cœur et des passions, de la nature, qui préfigure le romantisme. Ex. Jean-Jacques Rousseau (La nouvelle Héloïse, Rêveries d’un promeneur solitaire) Il en est de même au Théâtre où aux comédies de mœurs se mêlent aussi de puissantes critiques sociales (Beaumarchais, Marivaux).
A l’étranger: Johann Wolfgang von Goethe
Privilégiant l’inspiration et l’enthousiasme, l’expression du cœur et des sentiments, il met en honneur les thèmes propres à exprimer passions et rêverie : spiritualité, histoire et destin, nature, exotisme. Il renouvelle profondément la sensibilité littéraire, favorisant le développement d’une écriture d’inspiration lyrique et prophétique, historique et psychologique.
Principaux représentants : François-René de Chateaubriand, Alphonse de Lamartine, Victor Hugo, Alfred de Musset, Alfred de Vigny, Gérard de Nerval, George Sand
Au théâtre : invention du drame romantique (1830 bataille d’Hernani)
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Victor Hugo, artisan de sa légende
Victor Hugo en exil
Les travailleurs de la mer de Victor Hugo
Victor Hugo conscience et combats
RÉALISME (V. 1830-1870) ET NATURALISME (V. 1870-1890)
Visant l’étude des mœurs et de la société, le roman réaliste se donne pour mission d’exprimer le plus fidèlement possible la réalité. Il s’inspire volontiers d’histoires vécues. Le naturalisme en est un prolongement : d’inspiration socialisante, il entend appliquer au roman les principes des sciences expérimentales.
Principaux représentants du réalisme : Stendhal, Honoré de Balzac, Gustave Flaubert, Guy de Maupassant, Edmond et Jules Goncourt
Principal représentant du naturalisme : Emile Zola
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Zola, écrivain et ami des peintres
Les Rougon-Macquart d'Emile Zola
L'Assomoir d'Emile Zola
Au Bonheur des dames d'Emile Zola
PARNASSE (1866-1876)
Il défend une poésie détachée de l’utilitarisme, visant la seule beauté formelle (l’art pour l’art).
Principaux représentants : Théophile Gautier, Charles Leconte de Lisle, José-Maria de Heredia
SYMBOLISME (1870-1890)
Il entend renouer avec la valeur suggestive et interprétative de la poésie, chargée de déchiffrer les vérités cachées du monde. Complexe, sa poésie peut évoluer vers l’hermétisme.
Principaux représentants : Charles Baudelaire, précurseur (théorie des « correspondances »), Arthur Rimbaud, Paul Verlaine, Stéphane Mallarmé, chef de file ; en prose : Joris-Karl Huysmans.
A l’étranger : Maurice Maeterlinck, Oscar Wilde, Edgar Allan Poe
- VERS LA « MODERNITÉ » (1900-1930)
Marcel Proust et André Gide impriment au roman une mutation décisive : introduction du point de vue de l’auteur/narrateur, transformation de la structure narrative…
A l’étranger : Virginia Woolf, James Joyce, Franz Kafka
En poésie, tandis que Paul Valéry poursuit le travail formel mallarméen, qu’émergent les « poètes de Dieu » Charles Péguy et Paul Claudel, certains comme Blaise Cendrars et surtout Guillaume Apollinaire explorent des formes et contenus nouveaux
SURRÉALISME (1919-1945)
Préfiguré par Tristan Tzara et son mouvement dada (1916-1919), il entend créer un langage nouveau, libéré des contraintes de la morale et de la conscience, au moyen notamment de l’écriture automatique, pour créer de nouvelles valeurs.
Principaux représentants : André Breton, Philippe Soupault, Louis Aragon, Paul Eluard
Au théâtre : Alfred Jarry, Antonin Artaud
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En quoi les avant-gardes poétiques du XX° siècle anticipent-elles la littérature numérique ?
Nadja d'André Breton
ENGAGEMENT, EXISTENTIALISME ET ABSURDE (1930-1960)
Les événements conduisent les écrivains, après l’insouciance des années folles, à s’interroger sur leur mission et sur la fonction de la littérature. L’écriture est mise au service des thèses et idéologies.
Quelques exemples : nihilisme de Louis-Ferdinand Céline ; philosophie d’André Malraux ; christianisme de François Mauriac, Georges Bernanos ; pacifisme de Jean Giono ; dénonciation du colonialisme et émergence de la littérature francophone, africaine notamment (Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor).
Au sortir de la guerre, l’existentialisme, qui fonde sur les actes seuls le sens de l’existence humaine, connaît un succès particulier.
Principaux représentants : Jean-Paul Sartre, Albert Camus, Simone de Beauvoir.
Pour les tenants de l’absurde, ni l’existence humaine ni le monde n’ont de sens.
Principaux représentants : Samuel Beckett, Eugène Ionesco
NOUVEAU ROMAN ET EXPÉRIMENTATIONS (V. 1955-1965)
Il achève le processus de déconstruction du roman réaliste, niant les notions de personnage, d’intrigue, de chronologie pour leur substituer une simple transcription du monde.
Principaux représentants : Nathalie Sarraute, Alain Robbe-Grillet, Michel Butor, Claude Simon, Marguerite Duras
Contemporain du nouveau roman, l’Oulipo (1960) est un autre exemple de cette littérature de « laboratoire ». Principaux représentants : Raymond Queneau, Georges Perec
ET APRÈS…
Parallèlement à ces mouvements, tendances et avant-gardes se développent tout au long du siècle des talents plus personnels et inclassables (Colette, Giono, Marguerite Yourcenar, Michel Tournier, Jean-Marie-Gustave Le Clézio).
Depuis les années 50, paralittérature et littératures dites populaires (policière, de science-fiction, fantastique, sentimentale, pour la jeunesse, bande dessinée) connaissent un essor sans précédent, de même que l’autobiographie et sa variante récente l’autofiction (Patrick Modiano, Annie Ernaux), tandis que consumérisme et mondialisation tendent à internationaliser les best-sellers (Le Nom de la rose, Da Vinci Code, Harry Potter).