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CANDIDE Voltaire

 

CANDIDE

 

Sommaire:

1-Résumé

2- Les grands thèmes

3- Candide, une oeuvre représentative de l'esprit des lumières

Le conte philosophique, genre littéraire né au XVIIIe siècle, est une histoire fictive, critique de la société et du pouvoir en place pour transmettre des idées, concepts à portée philosophique : mœurs de la noblesse, régimes politiques, fanatisme religieux ou encore certains courants philosophiques. Il reprend la construction du conte et utilise certaines de ses formulations comme "il était une fois". Son but est de se soustraire à la censure qui sévit à cette époque. Il appartient, comme lui, au genre de l'apologue, court récit allégorique et argumentatif dont on tire une morale, et qui regroupe aussi, entre autres, la fable et l'utopie. Voltaire en renouvelle le genre et Candide et Zadig sont ses œuvres les plus représentatives.

1-Résumé

Chapitre 1 :

Dans le château de Thunder-ten-tronckh, Pangloss, le maître de Candide, lui enseigne que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Candide le croit, mais se fait chasser du château pour un baiser donné à sa cousine Cunégonde.

Chapitre 2 :

Candide enrôlé par des recruteurs. Suite à son manque de moyens pour survivre, il doit subir une punition à la suite d'une promenade interdite. Il demande la faveur du roi des Bulgares pour se faire casser la tête, et il se fait soigner par un grand chirurgien.

Chapitre 3 :

Il est témoin d'une boucherie héroïque entre les troupes arabes et bulgares, il déserte et découvre, en Hollande, l'intolérance. Mais il rencontre Jacques, un anabaptiste qui lui donne à manger et de l'argent.

Chapitre 4 :

Candide retrouve Pangloss que la vérole a défiguré. Pangloss lui raconte la destruction du château de Thunder-ten-tronckh, la mort de ses habitants et de Cunégonde. Candide et Pangloss sont recueillis par Jacques, qui les emmène au Portugal où il va commercer.

Chapitre 5 :

Jacques périt au cours d'une tempête. Lorsque Candide et Pangloss arrivent à Lisbonne, la terre se met à trembler. Ils sont déférés à l'inquisition pour quelques discours suspect.

Chapitre 6 :

On fait un bel autodafé pour empêcher la terre de trembler. Pangloss est pendu, Candide est fessé.

Chapitres 7 et 8 :

Soigné par une vieille, Candide retrouve Cunégonde qui lui raconte son histoire.

Chapitre 9 :

Cunégonde partage ses faveurs entre le juif don Issachar et le grand inquisiteur. Candide tue les deux amants de sa belle. Il s'enfuit avec Cunégonde et la vieille.

Chapitre 10 :

Ils embarquent pour l'Amérique.

Chapitres 11 et 12 :

La vieille, pendant la traversée, leur raconte comment fille d'un pape et d'une princesse, elle est devenue servante et comment elle eut une fesse coupée.

Chapitre 13 :

Les fugitifs abordent à Buenos Aires dont le gouverneur s'éprend pour Cunégonde d'une violente passion. Candide recherché par la police doit fuir seul.



Chapitre 14 :

En compagnie de son valet Cacambo, Candide se rend chez les jésuites du Paraguay. Il retrouve le frère de Cunégonde.

Chapitre 15 :

Celui-ci s'oppose au mariage de sa sœur avec Candide (un bâtard). Candide, fou de rage, le tue.

Chapitre 16 :

Fuite de Candide et de Cacambo au pays des oreillons qui s'apprêtent à les manger, mais leur font grâce comme ennemis des jésuites.

Chapitres 17-18 :

Ils arrivent dans l'Eldorado, pays où tout va bien, richesses inouïes, plein de diamant. Candide est désireux de retrouver Cunégonde et de s'acheter un château.

Chapitre 19 :

Au Surinam, après avoir rencontré un noir victime de l'esclavage, ils se séparent. Cacambo part pour Buenos Aires, Candide, dont une grande partie de la fortune qu'il avait ramené de l'Eldorado est volée par un négociant Hollandais, s'embarque pour l'Europe accompagné du philosophe Martin.

Chapitre 20 :

La traversée se passe à discuter avec Martin qui pense que tout va mal.

Chapitres 21 et 22 :

En France, Candide est dupé et volé. Il trompe Cunégonde à Paris avec une fausse marquise.

Chapitres 23 et 24 :

Obligé de fuir, Candide et Martin embarquent à Dieppe, longent les côtes anglaises et assistent à l'exécution d'un amiral. Puis ils arrivent à Venise où ils rencontrent Paquette, ancienne servante de Cunégonde et amante de Pangloss, en compagnie d'un théatin, frère Giroflé.

Chapitre 26 :

Pendant le carnaval, Candide soupe avec six rois détrônés. Ils retrouvent Cacombo, Cunégonde est esclave en Turquie.

Chapitres 27 et 28 :

Ils partent pour Constantinople, reconnaissant parmi les galériens Pangloss et le jeune baron "ressuscité", qui racontent leurs aventures.

Chapitre 29 :

Candide rachète Cunégonde et la vieille. Il épouse Cunégonde devenue affreusement laide, malgré le refus de son frère.

Chapitre 30 :

Le jeune baron ayant été renvoyé aux galères, Candide achète, avec ses derniers diamants de l'Eldorado, une métairie. Tous sont réunis et à l'exemple d'un bon vieillard turc du voisinage, ils vont cultiver leur jardin.

2- Les principaux thémes:

L’ARGENT DANS CANDIDE

Les philosophes des Lumières ont tous posé le problème de l’argent, associé à la question du bonheur. Le 18ème siècle connaît une grande mutation économique : l’argent issu de la richesse foncière et l’aristocratie est peu à peu remplacé par l’argent produit du commerce (de plus en plus international), du travail agricole et de l’industrie naissante (fin 18ème en Angleterre). Voltaire, qui a très bien su faire fructifier ses avoirs, ne pouvait que donner son avis sur cette question dans Candide.


I. L’argent est présent dans le tout le conte :

• Indirectement dès les premières lignes : « …ornée d’une tapisserie, château… »
• Explicitement : chapitre 2 : Candide « n’ayant point d’argent… », chapitre 30 : « La petite terre rapporta beaucoup… »
• L’Eldorado est un endroit à part (utopique) : la pauvreté (manque d’argent) n’existe pas : « vous n’avez sans doute pas la monnaie du pays mais il n’est pas nécessaire d’en avoir pour dîner ici. Tout est payé par le gouvernement ».
Tout est donc fondé sur le partage = mythe d’une société sans argent, idéal inaccessible. Toutefois c’est le commerce et l’activité industrielle qui permet aux habitants de vivre heureux.

II. L’argent, source de souffrances :

• C’est pour l’argent qu’on se bat : Candide vend sa liberté (et peut-être sa vie) aux sergents recruteurs du chapitre 2. « Nous vous défrayerons, mais nous ne souffrirons jamais qu’un homme comme vous manque d’argent ». Argent = piège pour le naïf Candide.
• Chapitre 19 : l’argent transforme les hommes en victimes : le nègre de Surinam a été vendu par sa mère (naïve ?) à des esclavagistes. Il fait d’abord la fortune de ses parents près de M. vanderdendur qui le fait travailler pour un salaire de misère : amère déception de l’esclave : « les chiens, les singes et les perroquets sont mille fois moins malheureux que nous ».
• Chapitre 22 : Argent = source de corruption : Candide perd 50.000 F en deux parties d’un jeu certainement truqué.

III. L’argent « positif » :

• A la fin du chapitre III, Candide rencontre Jacques l’Anabaptiste qui lui offre argent et hospitalité : cet argent provient de l’activité manufacturière de Jacques. L’idée de Voltaire est claire : l’argent honnêtement gagné par le travail est un argent propre qui génère des sentiments nobles, ici la générosité.
• Chapitre 30 : au terme de leur périple, les héros s’installent dans un « jardin », en réalité une petite terre où chacun va travailler selon ses capacités. « La petite terre rapporta beaucoup ». L’argent du jardin est le fruit d’un travail collectif de la terre (et de l’artisanat) : nous sommes dans la société pré-industrielle de la première moitié du 18e siècle.


Conclusion :

Candide a été écrit dans une période d’expansion de la bourgeoisie commerciale et de l’exploitation rationnelle de la terre (mouvement des physiocrates). Voltaire se fait l’écho de cette évolution dans Candide. L’argent a toutes les qualités quand il est acquis ainsi par le travail. Il faudra attendre le 19ème siècle pour que l’argent apparaisse à nouveau sous son jour négatif : le père Grandet, avare, imaginé par Balzac et les grands industriels fous d’argent des romans de Zola.



LA PARODIE DANS CANDIDE

Définition :
La parodie détourne un texte (d’un genre ou d’une œuvre) de manière à le ridiculiser.
On choisit un texte célèbre que l’on tourne en dérision dans le but de faire rire le lecteur… aux dépens bien sûr de l’auteur parodié. Il faut donc que le lecteur reconnaisse l’œuvre parodiée et mesure l’écart entre le modèle et le détournement.

Quels sont les principaux procédés de la parodie ?

• Amplifier les tics d’un écrivain,
• inverser le rôle des personnages,
• introduire des anachronismes,
• transposer dans d’autres lieux, d’autres époques,
• caricaturer les personnages de l’œuvre parodiée.

Quelles sont les parodies présentes dans Candide ?

• La philosophie de LEIBNITZ est simplifiée et caricaturée dans le personnage de PANGLOSS.
• Le paradis terrestre est démystifié dans le chapitre I (l’origine de la chute, le rôle de la femme etc…) : parodie de la Genèse.
• L’héroïsme guerrier est ridiculisé dans l’épisode de la guerre entre les Arabes et les Bulgares (parodie de récits épiques).
• On trouve quelques traces de parodie de « Mille et une nuits » (traduit en 1704 par Galland) mais ces contes sont peu utilisés.
• Le conte traditionnel (Perrault) est constamment parodié : les retrouvailles sont une inversion du conte : Cunégonde est devenue laide et acariâtre. L’Eldorado par contre, est un archétype du conte que Voltaire respecte et ne parodie pas.
• Le roman picaresque (très à la mode en 1750 avec le diable boiteux de LESAGE par exemple, 1707) et le roman d’aventures sentimentales (le feuilleton) sont parodiés sans vergogne : enlèvements, duels, naufrages, accumulation invraisemblable de malheurs…
Le lecteur se perd littéralement … c’est le but poursuivi par Voltaire : faire sentir, par la parodie, que l’essentiel n’est pas là, que les évènements sont uniquement au service d’une idée philosophique.



L’IMAGE DE LA FEMME

La société du 18ème siècle est une société masculine. A part quelques aristocrates ou grandes bourgeoises qui tiennent salon, les femmes sont réduites à un rôle de mère et d’épouses. Candide, qui est, dans une certaine mesure un miroir révélateur de cette société, donne de la femme une image dévalorisée même si Cunégonde joue un rôle narratif très important.

I. L’homme et la femme : des destins différents :

Toutes les femmes connaissent une dégradation physique, sociale et morale : Cunégonde bien sûr, mais aussi la vieille et Paquette (cette dégradation est liée dans tous les cas à l’amour vénal). Par contre, les hommes du conte n’évoluent pas ; ils persistent d’ailleurs souvent dans leurs erreurs : Plangloss et Martin par exemple. Candide lui, connaît, non pas une dégradation mais un apprentissage. Alors que les femmes perdent leur liberté, Candide lui, conquiert la sienne. Le seul point commun est la perte de leur naïveté : Cunégonde est rapidement (et brutalement) déniaisée. Candide le sera petit à petit, au fil de ses (més)aventures.

II. La femme vénale (= associée à l’argent) :

• Les femmes sont l’incarnation du désir. La vieille : « j’inspirais déjà de l’amour » ; Cunégonde, elle c’est Eve, la tentation (cf. chapitre 1) : elle entraîne Candide vers sa chute, vers son expulsion du « paradis » de Thunder-ten-tronckh. De manière plus globale, c’est leur propre sensualité qui est à l’origine de leur dégradation : elles vont toutes devenir des animaux de plaisir.
• N’existant que par et pour l’amour, elles n’existent plus quand l’amour a disparu, car Voltaire veut nous montrer que l’amour, comme la noblesse ou la philosophie, est une illusion : illusion de la promotion sociale (Candide aime Cunégonde ainsi il espère devenir un Thunder-ten-tronckh), illusion du physique et de la beauté (Cunégonde est devenue une horreur).
• La mère n’hésite pas (par naïveté ou cupidité ?) à vendre son fils aux marchands d’esclaves (cf. l’épisode du nègre de Surinam).
• La Marquise de Parolignac (chapitre 22) dirige un salon qui est, à l’image de la société, corrompu et vénal : on y côtoie des fripons, des joueurs, des tricheurs, etc… = le monde n’est qu’une vaste prostitution (la vieille est aussi devenue une entremetteuse : elle « place » Cunégonde, et Cunégonde est aussi, devenue intéressée…).

III. La femme-objet :

• La femme est considérée comme un simple objet de plaisir : en parlant de Paquette, Candide dit au moine Giroflée : « vous avez une très jolie fille pour votre récréation », lequel réplique « qu’il entretient des filles » (chapitre 24). Au chapitre 25, Pococuranté en parlant de ses domestiques « ce sont d’assez bonnes créatures, je les fais quelquefois coucher dans mon lit ».
• La femme est doublement victime : à la souffrance physique s’ajoute la souffrance morale provoquée par les viols et autres sévices sexuels. La baronne a été violée et coupée en morceaux (chapitre 8). Cunégonde a été violée et a eu «le ventre fendu » (chapitre 7). L’innocente Paquette est obligée de se prostituer.


Conclusion :

Les femmes sont bafouées, humiliées, objets des dérives des hommes. Les seules femmes « heureuses » sont les musulmanes qui « parfument les barbes » (chapitre 30). Elles restent bien soumises.



LE CONTE VOLTAIRIEN

I. Résultat d’une longue évolution :

A l’origine (pendant le Moyen-âge), le conte est un récit oral (troubadours) qui est plutôt grossier et satirique (les fabliaux), tantôt merveilleux (les Romans de la Table Ronde). C’est Rabelais qui va au 16ème siècle, faire la synthèse des deux courants antérieurs (réaliste et satirique) : énorme succès. Au 17ème siècle : la grossièreté disparaît mais le merveilleux reprend ses droits (les contes de Perrault 1698) et on traduit les conteurs orientaux (« les Mille et Une nuits » en 1702).
Le merveilleux est la source première du conte voltairien car les faits sont imaginés sans aucun souci de vraisemblance, dans l’unique but d’exprimer une pensée philosophique. Mais l’exotisme et le goût des voyages viennent s’ajouter à cette trame.
Le conte Voltairien a pour but de toucher un large public et vulgariser ses idées.

II. Quels sont les grands principes du conte voltairien ?

1°) Voltaire fait appel à l’imagination du lecteur grâce au voyage et grâce au romanesque (voir les nombreux rebondissements de l’action, le mystère et les coups de théâtre de Candide).
2°) Les « effets de réel » sont nombreux (description du champ de bataille chapitre 3, de l’autodafé chapitre 6… méfaits de l’esclavage).
3°) Le conteur (Voltaire) est omniprésent : c’est lui qui tire toutes les ficelles de l’intrigue et il mène son lecteur où bon lui semble (humour, ironie de Voltaire). De nombreuses actions rappellent aussi la propre vie de Voltaire.

III. Une tentative de définition du conte voltairien :

1°) C’est un roman d’apprentissage au cours duquel le naïf Candide, ayant été obligé de quitter le PARADIS, va connaître l’ENFER avant de retrouver sa vraie place dans le MONDE (le jardin du chapitre 30).
2°) C’est une découverte du monde : Candide va être « déniaisé » et la réalité du monde et de la vie va lui être peu à peu, malheur après malheur, dévoilée (Cunégonde perdra ses belles apparences trompeuses pour apparaître à la fin sous son vrai jour).
3°) C’est un regard ironique sur le monde qui oblige le lecteur à s’interroger et à remettre en cause ses préjugés (la guerre, la religion, l’esclavage, la noblesse).
4°) C’est une galerie de personnages schématiques, sans aucune profondeur psychologique (différents des personnages romanesques du 19ème siècle). Ils sont tous prisonniers d’une idée fixe (Pangloss, le fils du Comte, Candide : retrouver Cunégonde) et le lecteur ne peut pas s’identifier à eux et surtout pas sympathiser avec eux. L’auteur promène une marionnette dans diverses situations extrêmes qui servent à :
5°) L’illustration de la thèse de Voltaire : le conte est un voyage de pure fantaisie dont le seul but est de ridiculiser l’optimisme et de montrer l’ampleur de l’emprise du MAL sur le monde.


 


L’UTOPIE

Définition du mot : en grec cela signifie « en aucun lieu : nulle part ». L’Utopie est au début un pays imaginaire où un gouvernement idéal règne sur un peuple heureux, mais dès le 18ème siècle, le sens du mot s’élargit ; l’utopie est un idéal politique qui ne tient pas compte de la réalité.

I. Les sources :

Voltaire reprend une longue tradition du merveilleux (contes des Mille et une nuits », conte de la Table Ronde). Depuis la Renaissance on parle de contrées fabuleuses, remplies d’or, situées par les voyageurs en Amazonie : Voltaire situe l’Eldorado à cet endroit. L’utopie est aussi une mode du 18ème siècle. Marmontel a publié en 1777 un livre merveilleux : « Les incas » et Voltaire lui-même a écrit la conquête du Pérou.

II. Les manifestations de l’Utopie dans Candide :

1°) Les Utopies rejetées par Voltaire :
• Celle de Thunder-ten-tronckh : c’est un « paradis » immuable où tout est soumis à Dieu le Père sur terre, le comte. C’est l’Utopie du pouvoir absolu, autoritaire, refermé sur lui-même (chapitre 1).
• Celle des Jésuites du Paraguay (chapitre 14) : c’est l’utopie d’une société gouvernée par les Jésuites qui confond pouvoir religieux et pouvoir politique (religion d’Etat, et Etat religieux) : « c’est une chose admirable que ce gouvernement (…) les Pères y ont tout et les peuples rien ; c’est le chef-d’œuvre de la raison et de la justice ».

2°) Les utopies valorisées :
• L’Eldorado (voir III) mais aussi,
• le jardin du chapitre 30. C’est aussi une utopie. On oublie ses grands problèmes par le travail plus qu’on ne les résout. Cet oubli est-il possible ? Le mal et la souffrance risquent de réapparaître et le désir de philosophie, c’est-à-dire de critiquer aussi.

III. L’Eldorado ou la cité idéale : une utopie très voltarienne (chapitres 17 et 18)…

On retrouve réunis comme dans un catalogue, tous les idéaux de Voltaire (exemples à rechercher) :
• La religion naturelle et le Déisme,
• un urbanisme organisé,
• un palais des sciences,
• une atmosphère de tolérance, de liberté, d’hospitalité,
• un pouvoir sans répression.

IV. …Mais trop peu crédible :

En réalité, l’Eldorado est un modèle théorique, irréalisable (utopique dans le sens moderne) ; c’est l’anti Thunder-ten-tronckh. Comme Thunder-ten-tronckh, c’est un monde clos, isolé, fondé sur un système non exportable où règne un ordre et une harmonie factice : c’est le monde inversé de Thunder-ten-tronckh, monde du bonheur, de la richesse, de la tolérance, trop parfait pour être vrai. Voltaire ne croit pas à la cité idéale et d’ailleurs, sur l’Eldorado, il se tait sur l’essentiel : l’économie, l’agriculture, la justice et il insiste surtout sur le merveilleux, l’aspect féerique du pays : c’est en fin de compte un rêve. L’Eldorado est peut-être le meilleur des mondes possibles mais il n’existe pas car un pays où le Mal n’existe pas n’existe pas lui-même et surtout les héros vont le quitter.


Conclusion :

 

En fin de compte, OPTIMISME et UTOPIE sont la même illusion. Candide et Cacambo décident de quitter ce lieu d’utopie : «  les deux heureux résolurent de ne plus l’être » car Candide court après l’amour –autre illusion- et aussi il a le désir d’être puissant et riche en Europe –autre leurre.

Candide, une œuvre représentative de l’esprit des Lumières

 
 
Le XVIIIème siècle a eu la passion des idées, il y a un message, des thèses qui s’expriment.


I. Portée critique du texte

Dans Candide ou l'optimiste, de
Voltaire, on retrouve l’esprit critique du siècle des Lumières.
Critique de l’optimiste métaphysique de Leibnitz, débat des idées de bonheur, malheur, providence, critique avec une accumulation des faits qui lui apporte un démenti.
Le mal vient des hommes, ils sont cruels, intolérants… Le mal set dans la nature (séisme, maladie), le mal est dans les institutions, surtout religieuses. Critique de la religion, satire des prêtres : le libertinage de frère Giroflée, le jésuite, l’abbé Périgourdin.
Voltaire dénonce la complicité entre le pouvoir politique et l’Eglise.
Critique de toutes les formes d’injustices et d’arbitraire, de la violence, de l’esclavage, de la violence à l’égard des femmes, du libertinage, de l’immoralité.
Critique de la classe aristocratique, critique des médecins.

Cela reflète l’esprit des Lumières.


II. Les procédés qu’emprunte la critique, le choix du conte philosophique

Parodie du roman, le roman d’aventure des voyages extraordinaires. Fin heureuse, des résurrections, des retrouvailles incroyables. Voltaire parodie le merveilleux (El Dorado), parodie du roman sentimental, Cunégonde est devenue laide.
Voltaire utilise l’ironie (dire le contraire de ce que l’on veut faire comprendre).
Fausse logique des discours de Pangloss.


III. Candide, une œuvre constructive

Enseignement en matière de religion. Le vieillard du monde de l’Eldorado : pas d’église entre l’homme et dieu. Il y a aussi le derviche qui dit que personne ne possède la vérité dans le domaine de religieux.
Dans le domaine politique, on a un monarque éclairé qui favorise les sciences et les arts, il est donc un adepte du progrès. Il est très proche de ses sujets.
Voltaire condamne toutes formes d’arbitraire.
Le travail est une forme de libération pour l’homme. Voltaire veut nous montrer qu’il faut savoir prendre en main son destin, sa vie. C’est le vieux Turc qui est le modèle de cette philosophie.

 

Date de dernière mise à jour : 15/03/2016

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