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MALLARME (1842-1898)

 Stéphane Mallarmé est né le 18 mars 1842 à Paris d'une famille de fonctionnaires.
    A vingt ans, l'année de ses premières publications, il choisit la voie de l'enseignement qui fit de lui, jusqu'à sa retraite prématurée en 1893, un professeur d'anglais plutôt malheureux. Influencé par Baudelaire et Poe, ce Parnassien idéaliste connut en 1866 une très profonde crise intérieure qui devait le conduire non seulement à perdre la foi, mais à découvrir le néant, et à fonder sur cette découverte une conception radicalement nouvelle de la poésie, délaissant les procédures traditionnelles de la représentation pour un art de transposition tout entier fondé sur l'allusion ou la suggestion.
    Cette révolution poétique n'eut guère d'échos avant le milieu des années 1880, quand Verlaine et Huysmans le firent connaître à un public plus large et attirèrent à lui la nouvelle génération poétique. Le poète devint dès lors, à son corps défendant, le maître du symbolisme naissant, et put publier en 1887 la première édition de ses Poésies (mais tirée à quarante exemplaires seulement).
    Désormais célèbre, adulé par les uns, incompris par les autres, mais sollicité par journaux et revues, il devint un homme public et s'occupa, tout en rêvant au Livre impossible, de rassembler et de compléter les écrits d'une vie : outre les Poésies de 1887 il publia Album de vers et de prose (1887), Pages (1891), Vers et prose (1893), La Musique et les Lettres (1895), Divagations (1897). Il préparait encore l'édition définitive de ses Poésies, ainsi que celle du Coup de dés (dont l'édition pré-originale avait paru en mai 1897) lorsqu'il mourut prématurément le 9 septembre 1898, laissant encore en chantier son poème Hérodiade qu'il venait à peine de reprendre pour le compléter.

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