|
Paul Verlaine, poète français, naît à Metz le 30 mars 1844 et meurt à Paris le 8 janvier 1896. La famille de Verlaine appartient à la petite bourgeoisie. Son père, comme celui de Rimbaud, est capitaine dans l'armée. Verlaine s’installe avec sa famille à Paris en 1851. Il commence alors des études médiocres au lycée Condorcet. Passionné de dessin et de littérature, il écrit des vers et des nouvelles à la manière d'Edgar Poe. En 1858 (à 14 ans), il envoie à Victor Hugo un poème de sa composition, intitulé La Mort.
A 21 ans, Verlaine est chargé de la critique littéraire dans la revue "L'Art", il écrit des articles élogieux sur Charles Baudelaire et Victor Hugo. Il rencontre les parnassiens, François Coppée, Théodore de Banville, José-Maria de Heredia et Leconte de Lisle. Son père meurt la même année. Il fréquente les cafés et salons littéraires parisiens puis, en 1866, collabore au premier Parnasse contemporain et publie les Poèmes saturniens. On y sent l'influence de Charles Baudelaire, cependant que s'y annonce déjà "l'effort vers l'Expression, vers la Sensation rendue" (Lettre à Mallarmé du 22 novembre 1866), qui caractérise sa meilleure poésie. En 1869, Les Fêtes galantes, des fantaisies évoquant le dix-huitième siècle de Watteau, confirment cette orientation. Il épouse Mathilde Mauté en 1870 pour qui il vient de publier La Bonne Chanson. Mais au rêve des fiançailles succèdent, presque tout de suite, les malentendus conjugaux.
L'année suivante, il fait la connaissance d’un certain Arthur Rimbaud qui va bouleverser le confort bourgeois dans lequel Verlaine s'était installé. Verlaine quitte son épouse pour suivre le jeune poète ardennais en Angleterre puis en Belgique. C'est pendant ces voyages qu'il écrira Les Romances sans paroles. En 1873, il blesse Rimbaud d'un coup de revolver et est condamné à deux ans de prison, qu'il purge à Bruxelles et à Mons.
C'est là, quand il apprend que son épouse a demandé et obtenu une séparation de corps, qu'il se convertit au catholicisme. Il en sortira le livre de Sagesse. A sa sortie, il se rend à nouveau en Angleterre, puis à Rethel et exerce une charge de professeur. En 1884, il publie un essai sur trois "poètes maudits" (Mallarmé, Tristan Corbière, Rimbaud) qui contribue à le faire connaître.
Avec Mallarmé, il est traité comme un maître et un précurseur par les poètes du symbolisme et par les décadents. A partir de 1887, alors que sa célébrité s'accroît, il plonge dans la misère la plus noire. Les productions littéraires de ses dernières années sont purement alimentaires.
A cette époque, il partage son temps entre le café et l'hôpital. En 1894, il est couronné "Prince des Poètes" et doté d'une pension. Usé prématurément, il meurt dans la misère le 8 janvier 1896, à Paris. Verlaine demande à la poésie d'être un chant discret et doux, traduisant des impressions indécises. Son Art poétique, composé dès 1874 mais publié seulement en 1882, annonce l'esprit du mouvement symboliste tout en caractérisant l'originalité de son œuvre :
De la musique avant toute chose,
Et pour cela préfère l'Impair
Plus vague et plus soluble dans l'air,
Sans rien en lui qui pèse ou qui pose.
|